Thursday, August 11, 2011

La grève de la faim en Californie se termine, mais la lutte continue!

Après vingt jours de grève de la faim, le Short Corridor Collective de la Security Housing Unit (SHU) de la prison de Pelican Bay a annoncé la fin de leur grève de la faim. Comme ils ont expliqué dans une déclaration:

Nous avons mis fin à la grève de la faim le soir du 20 juillet 2011, sur la base d'interactions de gestionnaires de haut niveau du California Departement of Corrections and Rehabilitation (CDCR) avec notre équipe de médiateurs et aussi directement avec nous, au cours desquelles ils ont accepté de satisfaire quelques petites revendications tout de suite, dans un geste de bonne foi et pour nous assurer que chacune de nos quatre autres revendications vont recevoir une vraie attention, et que des changements significatifs seront implantés avec le temps. Ils ont été clairs: de tels changements n'arriveront pas en une nuit et ils ne seront pas implantés en réponse à une grève de la faim.

En raison de difficultés à passer le mot à d'autres prisonniers à travers l'état (dont la plupart n'ont jamais été en contact direct avec la coalition qui nous soutien de l'extérieur, et donc plusieurs sont en isolement ou dans d'autres prisons supermax), ça a pris plusieurs jours avant que tous les prisonniers recommencent à manger.

Durant ce temps, il y a eu de la confusion à l'extérieur, alors que les supporters ne savaient pas si c'était un tour joué par la CDCR. En plus, personne ne savait si la décision du Short Corridor Collective serait acceptée par les prisonniers à travers l'état (ce n'était pas clair si les prisonniers continuaient à jeûner parce qu'ils n'avaient pas entendu que c'était terminé ou s'ils voulaient continuer la grève de leur côté).

En ce moment, finalement, c'est clair que tous les gens qui ont participé à la grève de la faim ont recommencé à manger.

Suites directes
Plusieurs des préoccupations qui ont été soulevées durant la grève de la faim ont continué après le 21. Plusieurs membres de familles se sont vus refuser des visites avec leurs proches qui ont participé à la grève. Le protocole médical durant cette période de transition n'a dans certains cas simplement pas été suivi. Nous savons que plusieurs prisonniers ont été envoyés en isolement (ou ségrégation) pour avoir participé à la grève et ce n'est pas clair s'ils y sont encore ou non.

Ceci a fait qu'une revendication s'est développée, soit qu'il ne devrait y avoir AUCUNE PUNITION contre les prisonniers, leurs familles et les autres supporters en lien avec la grève.

Les réactions à la fin de la grève ont été partagées. Le Short Corridor Collective et plusieurs autres prisonniers ont crié victoire. Pourtant, d'autres prisonniers ont exprimé de la déception qu'un accord ait été atteint avec si peu de promesses de la part de la CDCR. À cause de la nature de cette grève, avec les participants coupés du monde extérieur, ça pourrait prendre des semaines, voire des mois, avant qu'on ait une meilleure idée de comment cette résolution est perçue.

Mais s'il y a une chose sur laquelle tout le monde semble s'entendre, c'est que la grève ne peut être vue que comme un premier pas. Sans une pression continue, le CDCR va certainement refuser tout changement significatif et tout gain obtenu pourrait n'être qu'illusoire. Pour le moment, les supporters de l'extérieur se concentrent à mobiliser pour le 23 août, quand le député de San Francisco Tom Ammiano et le Comité de Sécurité Publique de l'Assemblée de l'état de Californie ont accepté d'examiner les conditions au SHU de Pelican Bay. En dedans, les leaders de la grève ont affirmé que si des changements n'arrivaient pas, ils recommenceraient leur jeûne.

À Montréal

Le Comité de Soutien à la Grève de la Faim de Montréal s'est formé sur une base ad hoc pour s'assurer qu'il y aurait des activités dans cette ville pour soutenir les grévistes de la faim californiens.

Nos activités ont rapidement dépassé ces attentes initiales. Un piquetage hebdomadaire a été tenu devant le consultat des États-Unis. Nous avons aussi organisé une manifestation de bruit qui a rendu visite à 5 prisons le 3 juillet et avons mené une visite guidée éducative sur les entreprises locales qui font de l'argent avec l'industrie des prisons le 16 juillet.

Bien que ces activités aient été des succès dans le sens qu'elles étaient organisées par un très petit groupe de gens en très peu de temps, la participation à nos événements a été plutôt petite. Il peut être difficile de mobiliser les gens autour des enjeux des prisonniers, surtout quand les prisonniers en question sont dans un autre pays, et que les gens ici ne sont pas familiers avec les conditions contre lesquelles ils protestent. Nous espérons que même si la grève s'est terminée, les gens vont prendre le temps d'en apprendre plus sur cette lutte.

La lutte contre les prisons aux États-Unis n'est pas séparée de notre propre lutte contre les prisons dans ce pays. Pour les policiers, politiciens et hommes d'affaire canadiens, les États-Unis ont toujours été un exemple positif de mesures répressives à appliquer ici. En effet, il y a quelques années seulement des responsables du Canada ont visité des prisons supermax, avec exactement cela en tête. L'enjeu n'est pas que le gouvernement Harper abandonne les pratiques canadiennes au profit de celles étatsuniennes, mais plutôt que les armes aiguisées par la classe dirigeante des États-Unis sont bien adaptées aux intérêts de la classe dirigeante du Canada.

Dans ce contexte, et avec la possibilité que les prisonniers recommencent leur grève, nous allons continuer à tenir nos piquetages hebdomadaires chaque vendredi de midi à 13h30, devant le consultat des États-Unis (1155 rue St-Alexandre, métro Place-des-Arts), jusqu'au moins au 20 août.

Nous allons aussi essayer d'organiser un autre événement pour coïncider avec les audiences du gouvernement sur les conditions au SHU de Pelican Bay en Californie le 23 août.

Nous faisons ceci tant en solidarité avec les prisonniers de Californie que pour construire un mouvement contre les prisons dans ce pays, en reconnaissant les intérêts grandissants de l'État canadien dans la répression.

Pour plus d'informations, contactez le Comité de Soutien à la Grève de la Faim de Montréal:

Site internet: contrelesprisons.blogspot.com
Téléphone: 514-570-6256
Courriel: montrealcontreprisons@gmail.com

Saturday, August 6, 2011

California Hungerstrike Ends, The Struggle Continues!

After twenty days on hunger strike, the Short Corridor Collective at Pelican Bay’s Security Housing Unit called off their hungerstrike. As they explained in a subsequent statement:

We ended the hunger strike the evening of July 20, 2011, on the basis of California Department of Corrections and Rehabilitation’s top level administrators’ interactions with our team of mediators, as well as with us directly, wherein they agreed to accede to a few small requests immediately, as a tangible good faith gesture in support of their assurance that all of our other issues will receive real attention, with meaningful changes being implemented over time. They made it clear: such changes would not happen over night, nor would they be made in response to a hunger strike going on.

Due to difficulties getting the word out to other prisoners across the state – most of whom were not ever in direct contact with the outside support coalition, and many of whom were in segregation or in other supermaxes – it was several days before all prisoners had resumed eating.

During this same time, there was some confusion on the outside, as supporters were unsure whether this was one of CDCR’s tricks. Furthermore, nobody knew for sure if the Short Corridor Collective’s decision would be accepted by prisoners across the state – it was unclear if prisoners were still fasting because they had not heard it was over, or if they intended to continue the strike on their own.

By this point, however, it is clear: at present, everyone who participated in the hungerstrike has recommenced eating.

Immediate Aftermath
Many of the concerns that had arisen during the hungerstrike continued after the 21st. Some family members found that they were being denied visits with their loved ones who had been on strike. Medical protocol during this transitional period was in some cases simply not followed. We know of several prisoners who had been sent into segregation (i.e. solitary confinement) for participating in the strike, and it is unclear whether they remain there or not.

As a result, one call that developed at this time, was that there should be NO RETALIATION of any sort against prisoners, their families, or other supporters as a result of the strike.

Reaction to the strike ending has been mixed. The Short Corridor Collective and many other prisoners have declared victory. Some prisoners, however, have expressed disappointment that an agreement was reached with CDCR promising so little in return. Because of the nature of this strike, with the participants cut off from the outside world, it may be weeks or even months before we have a better idea of how this resolution is viewed.

One thing everyone seems to agree on, though, is that the strike can only be seen as the first step. Without ongoing pressure, CDCR will certainly refuse any meaningful changes, and any gains that have been made with prove illusory. In their vein, outside supporters are now focusing on mobilizing for August 23rd, when San Francisco Representative Tom Ammiano and the Public Safety Committee in the State Assembly of California have agreed to hold to examine conditions in the Pelican Bay SHU. On the inside, strike leaders have stated that if changes are not forthcoming, they may resume their fast.

In Montreal
The Montreal Hunger strike Support Committee formed on a fairly ad hoc basis to ensure that there would be some kind of activity in this city in support of the California hunger strikers.

Our activity quickly exceeded these initial expectations. A weekly picket was held outside the U.S. consulate. we also held a noise demonstration which visited 5 local prisons on July 3rd, and conducted an educational tour of local businesses making money off of the prison industry on July 16th.

While these activities were a success in the sense they were organized by a very small group of people in very little time, numbers at our events were quite small. Mobilizing people around prisoners' issues can be difficult, especially when the prisoners in question are in another country, and people here are unfamiliar with the conditions they are protesting. We hope that even though the strike has ended, people will take the time to learn more about this struggle.

The fight against U.S. prison abuse is not separate from our own fight against prisons in this country. For Canadian cops, politicians and businessmen, the United States has often provided a positive example for repressive measures to be taken here. Indeed, just a few years ago prison officials from Canada visited a U.S. supermax, with just that in mind. It is not a matter of the Harper government abandoning Canadian practices in favor of American ones, but rather of the weapons honed by the U.S. ruling class being well-suited to the Canadian ruling class’s own agenda.

In this context, and given the possibility of the prisoners recommencing their strike, we will continue holding our weekly pickets, every Friday from noon until 1:30pm, in front of the U.S. consulate (1155 rue St-Alexandre, metro Place des Arts), until at least August 20th.

We will also attempt to organize an event of some sort to coincide with the government hearings being held into conditions at Pelican Bay SHU in California on August 23rd.

We do this, both in solidarity with the California prisoners, and also as part of building an anti-prison movement in this country, recognizing the Canadian State’s increasing interest in repression.

For more information, contact the Montreal Hungerstrike Support Committee:

Web: contrelesprisons.blogspot.com
Telephone: 514-570-6256
Courriel/Email: montrealcontreprisons@gmail.com

Thursday, August 4, 2011

Vendredis: Piquetage en solidarité avec les prisonniers en Californie

Quand: De midi à 13h30, vendredi le 5 Aôut (et chaque vendredi jusqu'à
nouvel avis)


Où: au Consulat des États-Unis au 1155 rue St-Alexandre (métro Place des
Arts)

Depuis le 1er juillet, des prisonniers dans l'unité d'isolement à long
terme de la prison de Pelican Bay et d'autres prisons en Californie ont
entamé une grève de la faim indéfinie pour tenter d'obtenir de modesties
améliorations dans leurs conditions.

Ces hommes sont détenus dans leurs cellules, seuls, entre 22h et demie et
24 heures par jour, on leur sert de la nourriture malsaine, ils sont punis
collectivement pour les actions d'individus et on leur refuse
régulièrement (et sans raison) l'accès à des programmes et à des agréments
qui sont considérés standarts dans des établissements semblables dans
d'autres états et au niveau fédéral.

Il a été démontré que l'isolement a des effets très graves sur la santé
physique et psychologique même après une courte période de temps.
Plusieurs des prisonniers californiens ont passé des décennies à endurer
de telles conditions.

Le 20 juillet, l'équipe de négociation de la grève de Pelican Bay a accepté l'offre du Departement de Correction et de Rehabilitation de la Californie (DCRC). Celle-ci inclue quelques modestes gains immediats ainsi que leur engagement à serieusement considerer les autres revendications, les appels à la fin de la grève de la faim. Par contre, selon les informations accessibles les plus recentes, les prisonniers d'au moins une des prisons Californiennes, la "Corcoran state prison", continuent toujours la grève de la faim.

Les leaders de la grève ont fait appel au sympatisants à l'exterieur des prisons pour continuer cette lutte et s'assurer que le DCRC donnera suite à ses engagements en appliquant son offre. Une audience legislative du gouvernement sur le sujet sera tenue en Californie le 23 aout. Rejoignez-nous pour le piquetage afin de maintenir la pression sur les 5 revendications des grevistes:

  1. L’élimination des peines collectives.
  2. L’abolition des politiques de délation et une modification du critère relié au statut de gang actif/inactif.
  3. Se conformer aux recommandations de la commission des États-Unis sur la sécurité et la violence en prison (2006) par rapport à la fin de l’isolement cellulaire à long terme.
  4. Fournir des aliments adéquats.
  5. Accroître et fournir les programmes constructifs et les privilèges pour les détenus dans des ULS pour une durée indéterminée.

Pour plus d'information:
Internet: contrelesprisons.blogspot.com
Courriel: montrealcontreprisons@gmail.com

Tuesday, August 2, 2011

Fridays: Pickets Continue at U.S. Consulate

When: 12pm – 1:30pm, August 5th (and every Friday until further notice)
Where: the United States Consulate at 1155 rue St-Alexandre (metro Place des Arts)

On July 1st, prisoners in the long-term isolation unit at Pelican Bay and 12 other prisons in California began an indefinite hunger strike to try to win some modest improvements to their conditions.

These men are held in their cells, alone, 22½-24 hours per day, they are served unsanitary and unwholesome food, punished collectively for the actions of individuals, and routinely - and without reason – denied access to programs and amenities which are considered standard in similar facilities in other states and at the federal level.

Solitary confinement has been shown to have serious effects of one’s physical and psychological health after even a small period of time – many of the California prisoners have spent decades enduring such conditions.

On July 20th, the strikers negotiating team at Pelican Bay accepted an offer from the California Department of Corrections & Rehabilitation (CDCR), which included some modest immediate gains and a commitment to seriously review the other demands, calling an end to the hunger strike. However, as of the most recent information available, prisoners in at least one California prison, Corcoran State Prison, were still continuing the hunger strike.

Also, the strike leaders have called upon supporters outside prison to continue this fight and make sure that the CDCR follows through with implementing its offer. A state legislative hearing on the matter will be held in California on August 23rd. Join us for a picket to keep up the pressure for the strike’s 5 demands:
  1. End Group Punishment & Administrative Abuse
  2. Abolish the Debriefing Policy, and Modify Active/Inactive Gang Status Criteria
  3. Comply with the US Commission on Safety and Abuse in America’s Prisons 2006 Recommendations Regarding an End to Long-Term Solitary
  4. Provide Adequate and Nutritious Food
  5. Expand and Provide Constructive Programming and Privileges for Indefinite SHU Status Inmates.

To find out more, get in touch:
Web: contrelesprisons.blogspot.com
Email: montrealcontreprisons@gmail.com